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Du Quercy à la Catalogne

25 au 30 avril 2024



Les photos



25 avril

Après un trajet sans problème j'arrive à Limoges en début d'après-midi et décide d'aller visiter le village martyr d'Oradour-sur-Glane.




Après une visite remplie d'émotions je reprends la voiture vers Brive puis Collonges-la-Rouge que j'avais visité il y a de nombreuses années ; c'est un joli village au maison en grès rouge de toute beauté.



Sur la route entre l'autoroute et Collonges je repère beaucoup d'Anacamptis morio je m'arrête il y a également des Serapias lingua.
Le temps est bien pourri il pleut,  je suis bien content d'avoir pris un hôtel à Brive.

26 avril

Le temps est toujours très gris, je prends la direction de Rocamadour. Sur la route quelques sites intéressants s'échelonnent et je m'arrête à un endroit pour ne voir que quelques morio et Ophrys insectifera.
De l'autre côté de la rue il y a de jolies Cephalanthera  longifolia et quelques orchis mâle, des Ophrys insectifera mais il faudrait franchir une clôture à moutons 
Un peu plus loin boucs, pyramidales, insectifera, limodores, Orchis anthropophora, simia.
Encore un arrêt je ne sais pas si je vais finir par arriver à Rocamadour il y a beaucoup de morios dont quelques pieds hypochromes. Je n'ai toujours pas sorti l'appareil photo.

J'arrive à Rocamadour sous la pluie je décide malgré tout un petit arrêt touristique.



Je reprends la route en direction de la première zone que je compte visiter à l'ouest de Montauban. Sur la route je repère quelques pourpres et un joli champ. Je m'arrête il y a effectivement des pourpres une multitude d'Ophrys lutea et quelques Ophrys araignées quasiment terminés et pas facile à déterminer, Orchis militaris, Orchis x hybrida, pyramidales, insectifiera. Ça vaut le coup de faire quelques photos.


J'arrive à lla station N°7 de Sylvain que je remercie sincèrement pour son aide : Ophrys oceanica et hybrides avec Ophrys sphegodes  sont au bord de la route Ophrys oceanica est un taxon récemment décrit et qui correspond à ce qu'on appelait scolopax dans une grande partie Sud-Ouest de la France. Il y a également des orchis pourpre, lutea, pyramidale. Serapias vomeracea , morio, araneola, insectifera, limodore, C. longifolia.

Station N°6 : orchis pourpre, Neotinea ustulata, ophrys araignée fané, lutea, insectifera, platanthere, bouc. Sur cette station il faut normalement beaucoup marcher mais je suis très en retard je me contente donc uniquement du début d'autant que dans la zone plus éloignée les espèces interessantes ne sont probablement pas encore en fleur.Un peu plus loin le long de la route il est facile de voir des limodores et Cephalanthera longifolia.

Station N° 5 :
Beaucoup de lutea, des araignées fanées, pyramidale, insectifera, oceanica, morio , bouc, platanthères. La zone est grande et intéressante.

Station N°4...  il pleut, ça gâche la balade.
Morio,insectifera, sphegodes encore potables, ustulata, chlorantha, pyramidale, pourpre, lutea, oceanica, forestieri (complètement grillés), longifolia.

Sur le chemin vers le point suivant je tombe sur un très champ extraordinaire rempli de Serapias vomeracea, quelques lingua, morio,, apifera. Il y a lingua x vomeracea, pyramidalis. Il y a des milliers de vomeracea je n'en ai jamais vu autant.




La station N°3 n'est pas très grande mais elle est très humide. Je patauge dans mes chaussures. On y trouve des Anacamptis morio  déjà bien avancés mais surtout des Anacamptis laxiflora rares dans la région. Evidemment souvent quand ces deux là se rencontrent ils y a des hybrides. Ceux-ci ne sont pas forcément faciles à reconnaître mais avec un peu d'attention et d'expérience on y arrive vite.

Je ne suis pas très en avance donc je zappe la station numéro 2 d'autant que, il y a quelques jours, Sylvain m'a indiqué que la parcelle est grillagée et les moutons sont dessus.  Je me dirige donc directement vers Castelsagrat où je trouve facilement ce que je suis venu voir, des Anacamptis papillionacea de toute beauté ; il y a aussi beaucoup de vomeracea et morio, pyramidalis, lingua.
Je comprends la différence entre les sous-espèces expansa et papillionacea car ici tous les labelles sont plus étroits et quasiment exempts de rayures contrairement à ce que j'ai vu dans le Sud-Est. C'est donc peut-être la première fois que je vois le vrai papilionacea.
Une grande plante bien colorée m'interpelle il s'agit de l'hybride avec Anacamptis morio. Un peu plus loin un hybride est extraordianaire avec un labelle blanc.


Ciel menaçant sur la station N°5



27 avril

je prends la direction de la banlieue de Toulouse où on m'a indiqué un hybride entre marzuola et speculum. (Merci Florent). Surprise en arrivant toutes les pelouses de la zone ont été tondues mais, miracle, la zone des hybrides et restée intacte. Il y a aussi des pyramidales des vomeracea je ne vois pas de speculum et les marzuola sont fanés mais les hybrides sont bien là et facilement repérables. Il y a beaucoup de vent et il fait froi, les photos ne sont pas faciles tant les plantes, hautes, s'agitent. Quand je pense que les gens du Sud disent qu'il fait toujours moche en Normandie !!!

Je me dirige vers un autre site de la banlieue toulousaine en espérant y voir l'Ophrys tenthredinifera ficalhoana (Merci Lisa) mais à l'exception de quelques bouc, vomeracea et lingua, apifera (?) marqués de batons bien visibles, je ne trouve pas de ficalhoana pourtant beaucoup de plantes sont bien marquées mais non fleuries et même ratatinées. Dommage

Juste avant de repartir j'ai l'idée de regarder une photo qui m'a été envoyée du coup je pense que je ne suis pas tout à fait au bon endroit et effectivement je finis par trouver un magnifique pied ; j'étais passé juste à côté, j'aurais quand même dû voir l'herbe couchée !!!

Direction l'Ouest vers le Gers premier arrêt à Simorre je visite l'église fortifiée très originale puis direction le chemin des orchidées. En fait d'orchidées il y a surtout beaucoup de vaches je trouve malgré tout quelques Ophrys oceanica dont je fais quelques photos avant que les vaches ne s'en occupent.



En repartant de ce premier point je trouve un champ rempli une centaine d'orchis pourpres et beaucoup de Serapias vomeracea. Un peu plus loin des Ophrys sphegodes sont le long de la route

Puis sur un talus de beaux Orchis pourpres,  militaris et hybrides.
Tout près il y a un autre site où je dois trouver Ophrys vasconica. Je commence par des pourpres et des oceanica. Je n'ai pas le point précis et j'ai un peu de mal à trouver. Malgré tout un espace semble intéressant avec des pourpres, des lingua, des militaris. Je finis par trouver quelques vasconica bien avancés.

Un tout petit peu plus loin le secteur est censé être très riche en orchidées je décide de m'en approcher au plus près avec la voiture. Très mauvaise idée, le chemin devient impratiquable , je me fais un peu peur et je décide donc que la marche à pied sera beaucoup moins risquée. Il y a beaucoup de pourpres quelques vomeracea. Ce n'est pas terrible je trouve malgré tout un homme-pendu qui sort des plantes ordinaires.


J'arrive a Mirande, il tombe des cordes. L'hybride ficalhoana x « scolopax » est très avancé et en piteux état. Je fais quelques photos maiss je ne m'attarde pas sous cette pluie incesssante.

Puis Montesquiou, le site est vaste, je reviendrai peut être demain, je trouve quand même vasconica, lingua, oceanica, longifolia, insectifera,homme pendu et pourpre.

Deuxième site de Montesquieu vomeracea, pourpres. L'herbe couché indique rapidement la direction à prendre vers ficalhoana. Il y a aussi des Ophrys oceanica, Orchis militaris, purpurea et leur hybride

Les objectifs de la première partie du voyage étant atteints et espérant peut être voir davantage de soleil de l'autre côté des Pyrénées, demain je pars direction l'Espagne.



Il ne faut pas se fier à ce beau ciel bleu, l'herbe est détrempée et il va bientôt pleuvoir !



28 avril.... la journée des 4 coches !

Après le passage dans le Gers, une longue route m'attend au travers du Gers, du Béarn et traversée des Pyrénées vers la région de Pampelune (Merci à Maylis pour les infos).

Le premier site est très riche en Androrchis provincialis et Neotinea ustulata, j'aime beaucoup cette petite orchidée si rare en Normandie. Parmi les provincialis on trouve, ici ou là,  des pieds roses. Pour moi il n'y a guère de doute sur leur identité et sur le fait qu'il s'agit d'une forme hyperchrome de cette espèce mais il faut être objectif et dire que tout le monde n'est pas d'accord et sur FB les discussions ont été âpres. Jean-François et Jean-Pierre sont davantage en faveur d'une hybridation de provincialis avec langei ou mascula (langei étant absent de ce secteur ce serait plus mascula). En absence d'études génétiques précises il est difficile d'être affirmlatif dans un sens ou dans l'autre. Pour moi je reste sur provincialis rose car ça me fait plaisir.

Il y a aussi des Anacamptis morio, Ophrys insectifera O. forestieri un peu bizarres, "scolopax", lutea,, O. ficalhoana peu nombreux et très petits et des Ophrys subinsectifera (1ère coche), un objectif du voyage.

Sur le même coteau je suis tombé sur un groupe rose au milieu des jaunes, Ceux là n'étaient pas isolés, immédiatement j'ai fait la différence avec les premiers : couleur plus soutenue, labelle moins genouillé, éperon plus droit. Là je suis d'accord pour l'hybride mascula x provincialis.

Deuxième site près d'une petite fontaine, il y a Ophrys vasconica, lutea, forestieri et beau groupe de Singes pendus, enfants abandonnés sans leurs parents. Sur le coteau derrière il y a pas mal de ficalhoana.
Un papillon, flambé, est posé, immobile et se laisse photographier. Ce sera, en fait la 2ème coche du jour puisqu'il s'agit du voilier blanc,  Iphiclides feisthamelii et non du flambé, I podalirius. Identifié à mon retour

Vu que j'ai rempli mes objectifs du secteur, j'hésite pour la suite de la journée du moins de l'après-midi pour aller voir un site à l'ouest de Pampelune ou alors partir carrément vers l'Est. Je ne sais pas où je vais dormir je décide donc de gagner du temps de zapper le site de Pampelune et partir vers l'Est.
Je reprends la route pour aller vers la limite entre l'Aragon et la Navarre. On m'a dit que, là, se trouvait une station orientale de l'Ophrys riojana qui fleurit normalement un peu plus tard. Pour aller sur la station je dois prendre un chemin qui va s'avérer totalement impraticable avec la voiture puisque transformé en ruisseau. Heureusement je n'ai pas oublié mes bottes en Normandie. Ici tous les terrains sont totalement gorgés d'eau et le long d'un grand lac que j'ai longé, les arbres des bordures ont très largement les pieds dans l'eau  alors que les images récentes de Google Earth le montrent presque à sec. Très facilement je trouve les premières fleurs de ma 3ème coche : Ophrys riojana une espèce du groupe sphegodes.
Il y a aussi un petit Ophrys scolopaxoides à fleurs petites au labelle rondouillard et à la macule complexe. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit d'une station très orientale de ce qui a été décrit sous le nom de Ophrys picta subsp nafarroana.... 4ème coche.




Je trouve un coin tranquille pour passer la nuit mais ce n'est plus de mon âge !!



29 avril  Journée déceptions en chaine.

Réveil sous la pluie, j'ai horreur de ça. Je vais tout entasser dans la voiture et filer rapidement.
La route vers la Catalogne passe par Tarrega tout près des deux sites que José Enrique Arnold m'avait indiqués en 2002 pour que je puisse voir mes premiers Ophrys speculum je décide donc un petit détour.
Je me souviens encore des paroles de Arnold à L'Escala  "C'est loin, mais si je vous dis qu'il y a des speculum, c'est qu'il y a des speculum, pas deux ou trois mais plein, partout" et effectivement j'avais été comblé par la profusion de speculum.
Je commence par le deuxième site plus proche de la route et donc nécessitant moins de marche sous la pluie car oui depuis ce matin la pluie est omniprésente. Je retrouve très facilement le site mais absolument aucune trace d'orchidées même pas fanées c'est incompréhensible. Quoi que vu le nombre de crottes de lapin il ne faut peut-être pas chercher la raison beaucoup plus loin.
Après cet échec je vais donc tenter ma chance sur l'autre site le plus éloigné de la route sous la pluie (et pendant ce temps-là ma chère épouse m'envoie des photos de Saint-Malo sous le soleil c'est vraiment trop injuste). Deuxième site deuxième échec même constat je ne trouve qu'un pied de speculum fané et des crottes de lapins partout.

C'est gris de chez gris, humide de chez trempé. La tenue "british" est de rigeur : bottes, Barbour et parapluie. Ce n'est vraiment plus un plaisir. La terre est gorgée d'eau, c'est de la boue partout.



Et vous trouvez ça drôle ?




Je prends la route vers Calders ou j'espère visiter deux stations anciennes d'Ophrys catalaunica.
Sur la première je ne trouve rien. Visiblement la zone a été touchée par des incendies, les pins ont les troncs complètement noircis.
La deuxième station, en face d'une station-service, ne donne que très peu de résultats. Il y a plusieurs années j'avais eu du mal à trouver des plantes mais j'en avais trouvées. Alors les sécheresses des années précédentes ont-elles été très préjudiciables ? Je trouve quand même quelques lutea, un insectifera, un dyris fané, un Homme-pendu. La belle affaire ! Et enfin un catalaunica, totalement non photographiable mais qui m'encourage à continuer mes recherches
La zone semble très pâturée, sans doute vaches et chevaux compte-tenu des traces.
La pluie redouble et je décide donc d'abandonner quand finalement je tombe sur un pied de catalaunica à peine ouvert (il est tôt dans la saison pour cette espèce) je tente quelques photos sous la pluie. Ça tombe bien j'ai pris la lampe de plongée pour éclairer !!!! Cette plante me permet toutefois de me souvenir de la taille vraiment petite de cette espèce par rapport aux magniflora que l'on trouve en France. J'abandonne l'idée d'aller voir deux site à Ophrys dyris proches, ils seront fanés.

Le temps est vraiment pourri, je trouve un hôtel (les hotels français de premier prix peuvent aller se rhabiller, ici c'est une autre classe) et un resto à Vic, proche des sites à voir demain. Selon la météo je visiterai tout. Inchallah
.

30 avril

Il pleut moins ce qui ne veut pas dire qu'il ne pleut plus. Le temps est très gris je me dirige vers la station numéro 7 indiquée par les « Lisa » que je remercie énormément.
Je suis un GR sans succès jusqu'au point final indiqué ; là je trouve quelques catalaunica en début de floraison et très humides, quelques passionis sont présents aussi mais très fatigués. Je crois trouver l'hybride mais c'est une erreur.

Station N°3:  il fait tellement beau que je ne sors même pas l'apn juste le parapluie, je ne trouverai rien.

Stations N° 4 et 5 : Quelques rosettes de catalaunica, un passionis avec encore une fleur, une tige de limodore, un morio, un  catalaunica. Ce n'est vraiment pas terrible mais il faut bien dire que la météo n'encourage pas à la prospection.

La zone N°6 est partiellement construite et l'autre partie devrait l'être dans l'avenir. Jy trouve quelques passionnis et quelques catalaunica à peine ouverts, quelques morio dont certains encore en bouton.

Station N° 2 à part des morio je ne vois rien ; visiblement ici les subinsectifera arrivent plus tard.
 

Zone N°1 : J'hésite à y aller car les résultats du jour sont vraiment pitoyables. J'ai un peu de mal à me retrouver avec le point GPS mais je finis par y arriver et là j'ai un joli groupe de subinsectifera et ce qui me semble bien être l'hybride avec insectifera  mais cet hybride n'est pas évident : plante plus forte dans son ensemble mais ce n'est pas facile car beaucoup de plantes sont abîmées par le froid ou la pluie. Il y a également un pied d'Orchis simia.

J'avais envisagé un moment d'aller faire un tour vers L'Escala et l'Estartit mais j'en ai un peu assez de la pluie catalane et je vais donc remonter vers la France.

Arrêt à Moussoulens ne serait-ce que pour voir Ophrys magniflora et le comparer avec les catalaunica vus la veille. Effectivement ce n'est pas du tout la même taille.

Mais ce que je suis venu voir n'est pas exactement sur le site que je connais, Hervé m'a indiqué un magnifique hybride entre Anacamptis morio  et Serapias vomeracea. Le point GPS est bien précis, je trouve facilement. Il y a également beaucoup de lutea, vomeracea, morio. Une zone qui m'encourage à revenir dans une année future.

Ce sera le point d'orgue de ce voyage. Dégouté par la météo humide, je renonce aux prospections envisagées initialement. Les années précédentes le beau temps m'avait permis de camper, cette année la pluie m'a encouragé à trouver des hotels mais il faut bien dire que, du coup, la facture s'allonge autant que le plaisir de se promener dans la nature diminue




Pour leur aide précieuse dans la préparation et la réalisation de voyage je remercie :

Sylvain, Vincent, Maylis, Jean-Luc et Elisabeth, Florent, Hervé.
En espérant n'avoir oublié personne



Les photos

Philippe Burnel 2024